6 RAISONS QUI EMPÊCHENT LA DISCUSSION DU REGRET MATERNEL DANS LES COMMUNAUTÉS MUSULMANES 

« Je me sens esclave de ce rôle [de mère] » « J’ai l’impression d’avoir été embauchée pour un poste qui ne me convient pas, un poste exigeant, plus exigeant que n’importe quel autre emploi sur cette Terre, car il n’y a pas moyen de démissionner ». Astrid Hurault de Ligny[1]

Je sais qu’à la lecture de ces mots des femmes musulmanes bondiront et objecteront qu’on ne peut pas tenir de tels propos. D’autres au contraire liront enfin noir sur blanc ce qu’elles ressentent sans jamais pouvoir l’exprimer.

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IMPLICATION DE LA MÉNOPAUSE CHEZ LES MUSULMANES

La ménopause concerne toutes les femmes qu’elles aient enfanté ou pas. Néanmoins, le sujet demeure tabou dans toutes les communautés même s’il sort de l’ombre grâce notamment à la journée mondiale d’information sur la ménopause au mois d’octobre.

J’ai eu envie d’aborder la ménopause des femmes musulmanes, parce que les conséquences de la ménopause en plus des idées reçues culturelles et religieuses affectent leur spiritualité et leurs pratiques cultuelles.

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PROPHÈTES SANS ENFANT DANS LE CORAN 

Beaucoup de musulmans et de musulmanes afin de donner de l’espoir à des couples ou des personnes célibataires d’un âge avancé qui n’ont pas d’enfant par circonstances rappellent la naissance de Yahya/Jean Le baptiste. « C’est Allah qui décide, regarde le prophète Zakaria ! » entend-on parfois.

En examinant l’histoire du prophète Zakaria (Zacharie) relatée dans la sourate 3 et 19[1], je pense qu’elle raconte au contraire la normalisation d’une vie sans enfant.

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SANS ENFANT – C’EST LE DESTIN ?

J’ai reçu une newsletter un peu particulière dernièrement : une personne qui organise un groupe de soutien pour les parents musulmans qui ont perdu leur enfant attirait l’attention sur une majorité qui a du mal avec la notion de destin. Bon nombre de parents ont du mal à réfléchir à cette notion liée à la perte de leur enfant alors qu’ils ont tant de questions en suspens ; ils s’interrogent sur un diagnostic peut-être mal posé, des erreurs médicales, des symptômes qu’ils n’ont pas su reconnaitre, etc.

En lisant cela, je pense à toutes ces femmes diagnostiquées d’une maladie gynécologique, d’une maladie mentale incompatible avec une grossesse ; j’ai pensé à tous ces hommes infertiles à la suite de complications des oreillons ou une exposition prolongée à des produits toxiques, etc. Beaucoup parmi eux se posent aussi des questions similaires.

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OUMM KHOULTOUM : FILLE DU PROPHÈTE SANS ENFANT PAR CIRCONSTANCE

En 2015, dans un article sur les musulmanes sans enfant, j’ai cité Aicha, épouse du Prophète Mohammed comme exemple. Aucune autre femme ne m’est venue en tête : dans les communautés musulmanes que je côtoyais ou les livres que je lisais, nulle part il n’était fait allusion à des femmes sans enfant.

À travers ce blog, j’ai démontré qu’il en existait, évidemment !

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COMMENT VIVRE LE RAMADAN AU MOMENT OÙ L’ON ADMET SON INFERTILITÉ BIOLOGIQUE OU SOCIALE ?

Le mois de Ramadan arrive. Vous le voyez poindre son nez avec beaucoup d’amertume et de tristesse. Parce qu’à ce stade vous pensiez peut-être accueillir un nouveau-né, et la fausse couche s’est produite. Vous vous êtes imaginé que d’ici ce mois de Ramadan vous seriez mariée depuis quelques mois et enceinte ; vous conceviez peut-être que vous auriez rencontré, trouvé le ou la partenaire et que vous vous seriez marié à temps pour défier la non moins célèbre « horloge biologique ».

À la place, vous avez compris que c’était terminé : vous n’aurez pas d’enfant.

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DES MUSULMANS CROIENT EN UN DIEU LIMITÉ ET LIMITANT !

Je suis croyante de confession musulmane et je ne crois pas en un Dieu limité ou en un Dieu limitant. Or, c’est ce que des coreligionnaires laissent entendre chaque fois qu’ils expliquent que le but de l’être humain sur Terre est d’enfanter.

Ces musulmans et ces musulmanes insinuent inconsciemment (j’ose l’espérer) que le Très-Haut a créé un monde imparfait. Le Suprême aurait par mégarde créé des hommes et des femmes avec des défauts de fabrication.

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ZAYNAB BINT JAHSH : ÉPOUSE DU PROPHÈTE ET SANS ENFANT PAR CIRCONSTANCES

Je considère Zaynab bint Jahsh (592 – 641) comme une femme sans enfant par circonstances. Contrairement aux pratiques qui ont cours dans certaines communautés musulmanes, le Prophète Mohammed reste,malgré l’absence d’enfant, marié jusqu’à son décès à Zaynab bint Jahsh . Ils sont restés mariés six ans. Un mariage au départ controversé.

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SANS ENFANT PAR CIRCONSTANCE ET MUSULMAN – UN DEUIL SPIRITUEL INÉVITABLE

Un deuil, quelle qu’en soit l’origine nous change. Il est donc impossible de garder la même relation au Divin.

Après un deuil, la relation avec le Très -Haut en sort, soit renforcée et plus profonde soit au contraire, elle en sort plus distante plus amer et ce n’est pas anormal.

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