ÊTRE SANS ENFANT APRÈS UNE FAUSSE COUCHE

J’utilise le terme « fausse couche » plus connu, mais le meilleur terme serait « interruption naturelle de grossesse ».

Dans la série américaine Good Doctor de David Shore, un des personnages féminins, Léa, enceinte, à quelques semaines du terme se voit annoncer la mort de son bébé. Deux solutions se présentent à elle : un accouchement par voix basse du bébé sans vie ou une césarienne. La réponse de l’héroïne est sans appel, elle refuse de vivre un accouchement si elle doit repartir sans un bébé. Elle choisit l’intervention chirurgicale.

Léa a vécu ce qu’on appelle une mort in utero, que l’on classe parfois communément dans la catégorie des « fausse couche ». Néanmoins, rien de faux dans son expérience, elle a bien vécu une grossesse. Que la grossesse dure une semaine ou huit semaines, la grossesse est réelle. La fin prématurée de celle-ci reste un drame pour les femmes et leur partenaire.   

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RIVALITÉ FEMME MÈRE — FEMME SANS ENFANT UNE CONSTRUCTION

Sur un parking devant un commissariat, trois femmes, des sœurs, se querellent. L’une d’entre elles n’a pas d’enfant et hop la petite phrase « t’a pas d’enfant, t’as rien » est lâchée. Cette scène magistrale de dispute entre trois sœurs se trouve dans la minisérie Jusqu’ici, tout va bien écrite et réalisée par Nawal Madani. La remarque cinglante sonnait comme une insulte et dans la vie réelle elle se veut toujours une insulte.

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SANS ENFANT PAR CHOIX (CHILDFREE) : FAIRE LE DEUIL

Les sociétés construisent des images négatives des personnes sans enfant par choix en particulier des femmes. Parce que celles-ci iraient à l’encontre de leur rôle primaire, celui d’enfanter.

Une argumentation similaire s’est développée dans le discours religieux musulman au point que la procréation se transforme en un devoir islamique.

Le deuil des musulmans et des musulmanes sans enfant par choix se fera donc en fonction de l’adhésion à ces croyances.

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SANS ENFANT PAR CIRCONSTANCE : FAIRE LE DEUIL

Faire le deuil, employer cette expression dans le cas de personnes sans enfant peut paraitre saugrenu, inapproprié parce que le deuil est d’abord associé à un décès, à la perte d’un être cher.

Cependant, la notion de deuil s’applique à bien des situations de perte ou de rupture : la perte de repères, d’amis lors d’un déménagement ou d’un changement de pays. L’exil forcé en raison d’une guerre ou de raisons économiques provoque la perte d’une patrie, de même que la fermeture d’entreprise cause la perte d’emploi parfois du jour au lendemain. Enfin, on trouve la catégorie qui nous intéresse ici, la perte d’un projet de vie.

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SANS ENFANT – COMMENT FAIRE FACE AUX CRITIQUES.

Comment répondre aux personnes qui me font des remarques parce que je n’ai pas d’enfant ? Comment répondre aux personnes qui me demandent pourquoi je n’ai pas d’enfant ? Ma famille ne comprend pas mon choix de ne pas avoir d’enfant. Voici des exemples de questions et commentaire adressés lors de ma dernière conférence. L’incompréhension, les commentaires désobligeants et critiques infligés aux personnes sans enfant dans les communautés musulmanes résultent souvent de croyances basées sur des informations erronées, telle que l’ obligation de concevoir des enfants.

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C’EST LE DISCOURS AUTOUR DU CÉLIBAT QUI ENGENDRE LA SOUFFRANCE, PAS LE CÉLIBAT !

Je n’ai aucun doute sur la sincérité des prédicateurs, des théologiens ou même des psychologues musulmans qui offrent des cours, des conférences expliquant comment en finir avec le célibat. Ils désirent mettre fin aux souffrances de célibataires musulmans qui subissent cette situation.

Ils agissent par compassion et pourtant ils sont parfois à l’origine de ces souffrances et entretiennent cette douleur. Comment ? Ils fournissent le terreau de la souffrance en relayant des discours sous-entendant que le mariage avec un devoir de procréation est une obligation.

De la même manière qu’un produit marketing, le mariage est vendu comme seule source de bonheur et de foi authentique du bon musulman et de la bonne musulmane. Le statut de célibataire est décrit comme un statut générateur de souffrance, qui éloigne du bien-être et surtout de la foi.

Quel croyant ou croyante ne souhaite pas accéder au bonheur et vivre pleinement sa foi ?

Le mariage , un produit marketing

Très naturellement, des musulmans et des musulmanes s’évertuent à atteindre ce statut d’homme ou de femme marié-e de la même manière qu’un consommateur recherche par tous les moyens à obtenir le téléphone dernier cri présenté comme LE produit que tout le monde doit posséder pour vivre sereinement.

À l’instar d’un consommateur qui ne réussit pas à acquérir LE produit dernier cri, le musulman ou la musulmane célibataire convaincu-e que son bonheur et sa foi véritable passent par le mariage commence à être géné-e puis à souffrir de ne pas correspondre à la norme.

Comment ne pas souffrir de la situation puisque tout indique aux célibataires qu’ils sont de mauvais musulmans, qu’ils ne remplissent pas leur part du contrat ?

Pire on laisse entendre que leur foi est incomplète et le demeurera tant qu’ils ne seront pas mariés. Un hadith[1] attribué au Prophète Mohammed stipulerait que le mariage serait la moitié de la foi. Ce hadith vraisemblablement authentique sorti de son contexte, signifierait que la foi, c’est-à-dire la confiance que nous avons dans le Très -Haut ne serait pas véritable tant qu’un mariage n’aura pas lieu.

 Alors que se passe – t- il en cas de divorce ? Est-ce que l’on perd une part de foi, de confiance dans le Divin ? Cesse-t-on d’être musulman ? D’être croyant ? Pourtant le divorce est permis en islam !

Profils des célibataires : divers et ignorés

 Souvent, les prédicateurs, théologiens ou autres praticiens travaillant à éradiquer le célibat ne comprennent pas ou ne souhaitent pas entendre les histoires derrière le célibat.

 Des circonstances, des traditions et même des coutumes empêchent certaines personnes de se marier.

 Des études très longues suivies d’un métier très prenant comme celui des milieux médicaux rendent difficile la tâche de trouver un compagnon ou une compagne qui accepte les conditions de vie aux horaires très difficiles.

Certains célibataires sont des aidants ou des aidantes avec à charge un ou des membres de la famille porteurs de handicaps ; il n’est pas aisé de rencontrer ou trouver un ou une partenaire qui consent à se joindre à cette lourde responsabilité.

Parfois, des célibataires écoutent religieusement des prêches les enjoignant à bien choisir leur mari ou leur femme. Par conséquent, ils ou elles prennent le temps de bien sélectionner la personne compatible. Ces célibataires ne « romantisent » pas le mariage. Ils comprennent trop bien sans doute que le mariage n’est pas simple et qu’il vaut mieux trouver le ou la partenaire avec lequel on souhaite traverser des épreuves comme un parcours de FIV .

Parmi les célibataires, il y a des femmes, surtout, qui ont mis fin à des relations toxiques, elles se reconstruisent physiquement, mentalement et parfois spirituellement.

Enfin, on compte des célibataires réalistes qui perçoivent comme crucial un logement, un emploi préalable à un mariage. Dans certains cas, c’est une famille dans un pays étranger à prendre en charge qui éloigne la considération d’ un mariage, une autre  responsabilité jugée trop lourde. Certaines traditions imposent des mariages avec des coûts faramineux alors certaines personnes s’abstiennent le temps de pouvoir économiser.

Célibat produit par les communautés musulmanes

 Il existe toujours la compatibilité éthnique imposée dans certaines communautés ou familles quand bien même le ou la célibataire a trouvé chaussure à son pied hors de l’ethnie exigée.

L’infertilité sociale produite par les communautés musulmanes dans les pays où ils sont minoritaires laisse de nombreuses femmes célibataires.

Ces derniers exemples sont des sujets dont devraient se saisir les prédicateurs théologiens et autres psychologues, thérapeutes de confessions musulmanes.

Dans ce lot de profils, de nombreux célibataires ne souhaitent pas se marier et vivent parfaitement leur célibat. L’unique souffrance que certains d’entre eux connaissent c’est la culpabilité, la culpabilité de vivre heureux avec une spiritualité enrichissante et florissante alors que la société et des théologiens ne cessent de clamer qu’ils sont incomplets sans mariage.

Or, aucune culpabilité ne devrait être ressentie que le célibat représente une transition naturelle avant une vie de couple ou un état permanent. Le célibat devrait d’abord être vécu comme une chance de se découvrir, de s’épanouir sereinement. Il ne constitue pas un délit et encore moins un péché.


©Crédit Photo Andy Tyler Unsplash


[1] Paroles et gestes attribués au Prophéte Mohammed

DIVORCER DE DIEU

Peut-on concevoir des talaqs (les mots prononcés pour mettre fin à un contrat de mariage) avec le Divin ? C’est-à-dire rompre notre relation avec Lui puis renouer jusqu’à une rupture finale[1].

Dans la plupart de nos communautés musulmanes, la spiritualité reste un terrain inconnu ou même une sphère dangereuse à éviter à tout prix, préférant le domaine légal avec des agissements et des pensées strictement codifiés. Ainsi les premiers mots de cet article pourraient choquer un bon nombre, mais allons jusqu’au bout de mon raisonnement.

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THE WORD FAMILY – WHAT MEANING?

« Families only », « family friendly », « bring your family », « he/she has a family now! », « come with your family! », « I have my own family  » … You have seen or heard these expressions. These expressions, in our time, discriminate. The reason is simple: the word family regularly refers to a couple with at least one child or a single parent.

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