Ne faut-il pas changer ce « quand » pour un « si »… tu as des enfants ? Un « si » à la place du « quand » changerait la perspective des petites filles et leur épargnerait les souffrances liées à ce « quand ». Tous les champs des possibles seraient ouverts.
On inculque aux enfants, surtout aux petites filles, le rôle qui leur est assigné bonnes épouse et surtout, mère. Elles doivent aspirer à concevoir des enfants qu’elle le veuille ou non. Les parents, les amis des parents et tout l’entourage de la petite fille y veillent en lui répétant ce mantra qu’elle entendra tout le long de sa vie jusqu’à la fin de son cycle reproductif « quand tu auras des enfants ! »
Petite fille formatée
Dans beaucoup de cultures, la fillette est élevée pour tenir son futur rôle d’épouse modèle et de mère. Elle se retrouve donc devant les fourneaux très tôt, s’occupe de la maison avant de savoir lire et écrire. Les petits garçons ne sont, dans ce schéma, pas concernés.
Des adolescentes s’investissent dans le babysitting pour se « préparer ». J’ai moi-même souvent entendu « tu verras quand tu auras des enfants » sans qu’on ne m’ait jamais demandé si j’en voulais.
Cela pose d’ailleurs un problème aux petites filles ressentant très tôt ne pas vouloir d’enfant. Certaines l’affirment aussi tôt qu’à l’âge de sept ans. Elles entrent forcément en conflit avec le plan établi pour elle. Une réponse toute faite leur est servie « tu changeras d’avis ».
Le « quand » destructeur
Lorsque l’on ne souhaite pas d’enfant, ce « quand » se transforme en source de conflit avec les parents, l’entourage familial et amical. Ce « quand » est dévastateur chaque fois que le corps ne peut accueillir d’enfant ou lorsque les conditions ne sont jamais réunies pour que cela devienne réalité.
Ce « quand » devient la source de dépression, de colère lorsque des femmes ont imaginé, planifié leur vie autour de ce « quand ». Certaines ont pensé leur choix de carrière en fonction de ce « quand » tel métier plutôt qu’un autre pour être plus disponible à la prime enfance. La fameuse compatibilité avec une vie de famille. Alors quand rien ne se passe que reste-t-il ? La famille ? Les amis ? Pas toujours : ils ne savent pas gérer l’absence du « quand ».
Ce « quand » devient finalement une source d’éloignement afin de se préserver émotionnellement.
Le monde avec « si »
L’avantage du « si » c’est qu’il laisse les possibilités ouvertes et surtout l’impossibilité est envisagée, préparée aussi bien par la femme que par l’entourage. Les peines, les critiques infligées aux hommes et aux femmes sans enfant par choix ou involontaire disparaîtraient.
Qui peut nier le pourvoir d’un si petit mot… « si ».