La stigmatisation des femmes sans enfant, la divinisation des mères, la mythification de la parentalité sont des violences faites aux femmes.

Dans le monde, 1 femme sur 2 meurt assassinée par son partenaire ou sa famille. Parmi elles, des femmes sans enfant. Elles succombent sous les coups parce qu’elles ne peuvent pas enfanter. Elles meurent parce que dans l’environnement dans lequel elles vivent une femme n’est admise que lorsqu’elle devient « mère ». Des femmes meurent dans les sociétés où elles sont seules reconnues responsables de l’infertilité du couple. Des femmes se suicident ou tentent de se suicider lorsqu’elles sont marginalisées parce qu’elles ne sont pas mères.

Sans compter que dans des sociétés glorifiant la parentalité surtout la maternité, des femmes s’accrochent à des relations toxiques et abusives. Elles ont en tête l’idée de devenir mères avant de renoncer à une telle relation ou l’espoir que la situation s’arrange avec la naissance d’un enfant.

Pour certaines femmes, la décision de quitter une vie de couple violente équivaut à sacrifier toutes chances de maternité donc à toute reconnaissance dans la société et dans leur famille. En effet, ces femmes sont conscientes du temps de la reconstruction de l’estime d’elles-mêmes de la confiance en elles avant de nouvelles rencontres. En d’autres termes, les mythes autour du statut de « mère » freinent et ralentissent dans certains cas un départ d’une situation violente.

La décision d’abandonner une relation, arrivées à la trentaine ou passées quarante ans, signifie pour beaucoup de femmes la réduction de probabilité d’enfanter. On peut alors tout à fait considérer ces violences comme les raisons d’une infertilité sociale.

L’arrêt des mythes autour de la parentalité et l’association de la maternité avec féminité sauverait dans certains cas de nombreuses vies.