ISLAM : SUPPOSÉE OBLIGATION DE MARIAGE ET DE PROCRÉATION – DANGER INSOUPÇONNÉ

Cela parait extrême d’écrire que le discours autour de l’obligation du mariage et de la procréation cause un danger.

Mais c’est le cas.  Un mariage voué à l’échec ou à des conséquences dramatiques est préférable à l’absence de mariage. Voilà à quelle réflexion conduit ce discours.  Si vous appartenez à une communauté qui accole le respect d’une famille au mariage des membres de la maisonnée alors vous n’avez pas vraiment le choix : un mariage quoi qu’il en coute vaut mieux qu’une mauvaise image de la famille…

Des parents complices. Au diable la réputation du prétendant ou de la prétendante !

Il y a quelques années, une copine me racontait qu’elle n’avait pas compris à quel point ses parents étaient désespérés de la voir mariée avec des enfants ; ils souhaitaient plus que tout être grands parents « comme tout le monde ». Elle, elle menait sa vie de jeune femme à l’aube de la trentaine : elle travaillait, elle acceptait de rencontrer des prétendants potentiels. Ces rendez-vous ne donnaient rien, mais cela ne la gênait nullement jusqu’au jour ou passé trente ans, ses parents lui ont proposé un homme connu de toute sa ville et de son entourage pour être un escroc notoire.   Lorsqu’elle leur a rappelé la mauvaise réputation de cet homme, ses parents lui ont confié être prêts à fermer les yeux. Leur envie d’être grand parent était à ce prix !

L’histoire se termine bien puisqu’elle s’est mariée avec un autre homme bien sous tout rapport. Malheureusement, toutes les histoires ne se terminent pas ainsi. J’ai côtoyé des jeunes femmes trompées par leurs parents, leurs familles dans l’unique but de les voir mariés rapidement avec des enfants. Je passe sous silence les détails des mariages qui se détériorent soudainement quelques jours après la régularisation administrative d’un des conjoints en situation irrégulière sur un territoire vu comme plus prospère économiquement. Ce brusque changement laisse le partenaire dans un désarroi avec le sentiment d’avoir été victime de manipulations une fois le divorce prononcé.

À ce stade, l’on pourrait lever les yeux aux ciels et se dire que ces personnes sont naïves ou pas suffisamment vigilantes.

Il n’en est rien. Dans un contexte où l’on vous vend le mariage et la procréation comme une obligation religieuse la vigilance que l’on aurait eue en temps normal se brouille, cette vigilance habituellement accrue diminue.

Le cas de la femme musulmane

Ce radar interne est en mode silence en particulier chez les femmes dès lors que l’âge de péremption en fonction des communautés musulmanes est atteint. Cet âge de péremption ou de vieille fille est atteint à 28,30 ou 35 ans. Au-delà de 35 ans dans certaines cultures, une proposition de mariage représente l’occasion ultime de sauver l’honneur de la famille ou celle de la jeune femme. Autrement dit, épouser une femme de plus de trente-cinq ans est une abnégation du moi masculin donc un honneur qu’une femme ne devrait pas refuser.

Dans de telles conditions, les voyants rouges concernant un époux potentiel deviennent verts aux yeux de tout le monde, au moins le temps que le mariage soit célébré, afin de remplir la dite obligation religieuse.

Les femmes musulmanes se révèlent souvent les plus sourdes aux mises en gardes et drapeaux rouges concernant un futur partenaire. Et pour cause, la fertilité féminine incarne un enjeu sociétal et religieux. Quand bien même la fertilité des hommes diminue avec l’âge, seules aux femmes incombent la responsabilité de la procréation. Transformé en obligation religieuse le désir de procréation passe avant tout, même avant la sécurité.

Et la prière de consultation ?

Lorsque le musulman ou la musulmane se retrouve face à un choix ou une décision importante à prendre, elle ou il pratique la prière de consultation pour demander au Divin d’être guidé vers ce qui lui est bénéfique.

Alors à quoi a bien pu servir la prière de consultation dans les exemples cités plus haut ?

C’est vrai que l’on peut rétorquer que ces personnes n’auraient eu qu’à prier pour demander la clarté dans leur situation.

Ce n’est pas faux. Cependant, des membres de la famille, des amis, des autorités religieuses influencent ou orientent la ou le futur marié qui doute de leur futur partenaire (même après la prière de consultation) vers la réalisation du devoir dit religieux.

Comment leur en vouloir ? En effet pour quelles raisons le Divin ne voudrait-il pas que ces fidèles honorent l’obligation qu’Il a instituée ?

L’une des réponses est que le mariage et la procréation ne sont pas des obligations religieuses.

Par ailleurs, les prières de consultations, les invocations correspondent à une prière pour nous diriger vers le sentier que nous devons emprunter, un sentier qui nous apportera l’apprentissage dont nous avons besoin pour grandir. Ce sentier d’apprentissage concerne aussi bien le ou la future mariée que son entourage.

Quel que soit l’issue des mariages, les musulmans croient au destin. Ce qui doit arriver arrive, à nous ensuite d’en tirer les enseignements pour nous améliorer et grandir spirituellement.


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