L’ENDOMÉTRIOSE ET LES MUSULMANES : 5 RAISONS D’EN PARLER

Recommander de parler de l’endométriose et spécifiquement des musulmanes semble un peu étrange puisque le mois de mars consacré mondialement à la sensibilisation à l’endométriose concerne tout le monde.

Toutefois, il existe des spécificités liées à des croyances au sein des communautés musulmanes dont il faut traiter.

Voici 5 raisons de discuter en particulier de l’endométriose et des musulmanes.

#1 Une maladie qui ne discrimine pas

L’endométriose se moque de la couleur de peau, de la religion, des convictions politiques et des conditions sociales. L’endométriose se moque du type de pratique religieuse d’une femme et de ses tenues vestimentaires au quotidien.

L’endométriose est une maladie complexe qui touche selon l’Organisation Mondiale de la Santé environ 10 % des femmes et de jeunes filles en âge de procréer dans le monde, soit 190 millions de personnes.

#2 C’est une maladie invalidante qui interroge des musulmanes sur leurs pratiques religieuses

L’endométriose, une maladie chronique complexe avec des symptômes qui varient d’une femme à une autre provoque chez certaines des douleurs intenses suivies d’évanouissements. Des femmes mères ont décrit des douleurs plus fortes que celles ressenties au cours d’un accouchement, d’autres ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail. Les règles peuvent durer longtemps avec des saignements abondants.

La position de nombreux théologiens musulmans soutient qu’une femme peut reprendre sa pratique religieuse comme exécuter les cinq prières quotidiennes ou toucher le Coran si les règles dépassent dix à quinze jours. En effet, dans la tradition la plus suivie chez les musulmans, une femme cesse ses obligations religieuses le temps de ses règles.

Or, lorsque les règles s’avèrent abondantes et douloureuses, pratiquer la prière reste inconcevable.

Cette maladie interroge donc l’obligation ou pas de la prière dans certains cas et/ou son aménagement.

# 3 Un sujet tabou qui mène à l’aggravation du cas

L’endométriose touche un grand nombre de jeunes filles et de femmes pourtant, cette maladie sort seulement depuis quelques années de l’ombre.

Le tabou entourant les règles y est surement pour quelque chose. Dans de multiples communautés dans le monde, l’on considère les menstrues comme un sujet honteux au point que les douleurs se vivent les dents serrées.

 De récentes campagnes, en France notamment, insistent sur l’anormalité des douleurs pendant les règles.

La banalisation des douleurs pendant les règles a certainement conduit des femmes à consulter tardivement et obtenir un diagnostic encore plus tardif que la moyenne, 7 ans environ.

Des femmes témoignent de l’errance médicale pendant des années alors que celles-ci ont signalé leurs douleurs dès l’adolescence. Ce qui laisse le temps à la maladie de progresser.

#4 Première cause de l’infertilité chez les femmes

Cette maladie cause dans certains cas une infertilité. L’endométriose est la première cause d’infertilité chez les femmes.

 Une infertilité à l’origine du statut de femmes sans enfant par circonstance.

#5 Confusion avec un mal occulte

 Malheureusement, dans certaines communautés des croyances suggèrent que les règles longues, abondantes, douloureuses sont le résultat d’un mal occulte. Tandis que sur le plan religieux, il a été statué des siècles auparavant que des règles qui durent plus de dix jours correspondent à un écoulement lié à une maladie.

Dans mon adolescence, des littératures musulmanes disponibles dans des boutiques islamiques n’hésitaient pas à décrire ces écoulements comme l’effet d’une action du diable dans l’utérus.

 Les mythes ont la vie dure et se transmettent de génération en génération.

Ce type de croyance peut conduire certains parents et certaines femmes à recourir à un guérisseur ou à un religieux pour lire des versets coraniques au lieu de consulter un ou une gynécologue.

Pour plus d’information sur l’endométriose, je vous recommande les sites suivants :

Endomind

L’Association Endofrance


© Crédit Photo – Montage Discussions Essentielles

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