FEMME SANS ENFANT DANS LE PAYS LE PLUS FERTILE DU MONDE

« En donnant la vie, tu as perdu la tienne et moi, je meurs à petit feu en ne la donnant pas ». Dans son documentaire Arbre sans fruit (voir extrait ci-dessous), Aicha Macky, réalisatrice nigérienne, adresse ces mots à sa mère, morte en couche.

Le documentaire se voulait d’abord un récit sur la mortalité en couche au Niger, pays au taux de fécondité le plus élevé au monde. Puis constatant la pression et le regard pesant sur elle parce qu’elle ne parvient pas à enfanter après quelques années de mariage, Aicha Macky décide de raconter les femmes sans enfant, de leur donner la parole.

Rares témoignages

Pendant près d’une heure, on entend des conversations, des témoignages de perte de confiance en soi, du rejet de la belle-famille, des divorces ou la cohabitation douloureuse avec une coépouse parvenant à enfanter. 

Des femmes se confient : l’une après une décennie de mariage sans enfant n’arrive plus à invoquer (Dieu), pour une autre voir ses règles, c’est un avortement ou une malédiction.

Ce documentaire laisse entendre des souffrances souvent tues, communes aux femmes désirant un enfant sans le pouvoir.

Source YouTube Bandes Annonces Cinéma

Le poids des traditions

En levant le voile sur le tabou de l’infertilité, Aicha Macky aborde le poids des traditions, d’une culture où l’infertilité ne peut se conjuguer qu’au féminin puisque la virilité est synonyme de fertilité.

Le religieux occupe aussi une place dans ce documentaire. Pays avec une majorité de musulmans, des femmes se posent la question : les hommes « vérifient » leur virilité en épousant une seconde, troisième voir quatrième épouse ou bien les familles poussent les hommes à divorcer. Qu’en est-il de la femme ? Quelle est son option ?

La réponse d’un imam n’est guère des plus surprenantes : l’homme est encouragé à prendre une autre épouse si le couple ne parvient pas à avoir un enfant. Le mieux, si l’on comprend bien l’imam, serait que la femme propose d’elle-même cette idée à son époux. Cette réponse, reléguant la femme au simple rôle de ventre, n’engage que l’imam.  

Cette réponse s’éloigne, en effet, des principes de justice et de paix garantis à l’homme et la femme par l’islam. Pourtant de nombreuses femmes doivent s’en accommoder.

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