De nos jours, on peut facilement penser que Dieu s’est trompé en laissant marcher sur la planète des hommes et des femmes sans enfant. On peut aussi imaginer que celles et ceux qui veulent des enfants et n’y parviennent pas (quelles que soient leurs conditions) ne se donnent pas les moyens d’en concevoir et que les personnes n’en souhaitant pas sont atteintes d’une maladie encore inconnue.
De nos jours, il semble que l’erreur divine se règle avec des supplications prononcées au bon moment, de la bonne manière avec une foi et un désir sincère, évidemment. Les nouvelles technologies achèvent de régler le problème de l’existence de personnes sans enfant en offrant l’assistance médicale à la procréation garantissant des résultats dans 100 % des cas, évidemment. Des thérapeutes fournissent des services de déblocage psychologique pour les plus réticents et les plus résistants à toutes formes d’assistance à la reproduction.
En résumé, de nos jours on pense que si l’on veut des enfants on peut et quand on n’en veut pas, on se soigne !
Et pourtant, en lisant le Coran, force est de constater que le Créateur a voulu l’existence d’hommes et de femmes sans enfant.
En effet, le Livre Sacré, en plus de l’assertion du Divin de donner des enfants à qui Il veut (sourate 42 : 49-50), cite les hommes et les femmes sans enfant.
L’existence des FSE/HSE prévue
Dans la sourate 4, les versets 11,12 et 176 évoquent la succession et énumèrent tous les cas de figure. Ainsi, le Coran décrit la gestion du patrimoine des personnes mariées sans enfant et des personnes célibataires sans enfants.
Grandres figures sans enfant
Parmi les grandes figures sans enfant cités dans le Coran, on peut mentionner Issa (Jésus). Il demeure un Prophète sans enfant.
Assia, l’épouse de Pharaon, nommée dans le Coran comme l’un des exemples de femmes modèle (Sourate 66 : 11) est d’abord une femme sans enfant avant de recueillir et élever Moussa (Moïse).
Le prophète Zacharia et sa femme forment un couple sans enfant de très longues années. Ils sont âgés au moment de la révélation de la naissance d’un garçon.
« Oh Zacharie ! Nous t’annonçons la bonne nouvelle d’un garçon […] »[1]. (Sourate 19 : 7)
La dimension miraculeuse de cette naissance se trouve d’après l’interprétation du théologien-philosophe Fakhr al Din-al Razi (m 1210)[2] dans le choix des mots. La bonne nouvelle à Zacharia concerne un garçon (rulam) non pas un enfant (walad) ni un fils (ibn). Selon Razi, cela démontre que la conception et la naissance de cet enfant, Jean, ne sont pas normales mais extra-ordinaires.
À noter que l’annonce à Maryam (Marie) de la naissance d’Issa (Jésus) dans la même sourate 19 versets, 19-20 est également délivrée avec le terme « garçon » plutôt qu’« enfant » ou « fils ».
Une diversité voulue
La déclaration de la naissance miraculeuse de Jean constitue souvent l’exemple ultime dans des communautés musulmanes pour encourager les couples sans enfant à ne pas désespérer.
Or, l’histoire de l’annonce deYahya (Jean) au couple âgé sans enfant se veut, à mon sens, l’expression de la toute-puissance du Divin au commun des mortelles et non pas une illustration de ce qui arrive à coup sûr lorsque l’on formule un souhait accompagné d’une confiance absolue dans le Créateur.
Le Coran renferme les rappels de la volonté suprême du Divin. Les versets 49-50 de la sourate 42 en font partie.
« Il crée ce qu’Il veut, Il donne des filles (femelle en arabe) à qui il veut il donne des fils (mâle en arabe) à qui IL veut, ou bien il réunit par couples des fils et des filles (mâle et femelles en arabe), IL rend stérile qui Il veut. » [3]
Ce verset illustre bien la diversité voulue par le Créateur. Une diversité qui inclut l’existence de personnes sans enfant.
© Crédit Photo Ali Burhan – Pixabay
[1] Le Coran, traduit par Denise Masson, Gallimard, 1967
[2] The study Quran A New Translation and Commentary, Seyyed Hossein Nasr, Harper one ,2015
[3] Le Coran, traduit par Denise Masson, Gallimard, 1967