Voici une pause réflexion : je me demande où l’on va si une femme célibataire sans enfant risque sa vie pour simplement déclarer être heureuse.
Dernièrement, j’ai lu un article sur Emily Hart, une influenceuse américaine sur le voyage au féminin en solo, elle raconte sa traversée de l’enfer des réseaux sociaux après avoir posté une photo compilant des images de ses voyages. Son crime ?
Avoir précisé qu’elle est célibataire sans enfant et heureuse. Le mot « heureuse » a semble -t-il déclenché les foudres de certains internautes qui ne souhaitent pas, ne peuvent concevoir un bonheur pour une femme sans enfant et sans partenaire dans sa vie.
Emily Hart, aujourd’hui 38 ans, a eu le tort d’expliquer sa situation à un instant T, une situation qu’elle n’a pas planifiée.
Le déferlement de haine a fragilisé la santé mentale de la jeune femme qui s’est retirée un moment des réseaux sociaux. L’histoire se finit bien, car la viralité de son poste a aussi attiré de nombreuses femmes inspirées par l’activité de l’influenceuse.
Seulement, je me demande où l’on va si une femme célibataire sans enfant risque sa vie pour simplement déclarer être heureuse.
Le bonheur, un mot toujours attaché à la conception d’enfant et à la vie de couple
La révulsion qu’éprouvent certaines femmes et certains hommes à la déclaration du bonheur vécu par des personnes célibataires ou mariées sans enfant reste courante de nos jours. Je dirai même que cette idée de vivre heureux sans enfant que ce soit par choix ou par circonstance n’est pas acceptée hors et dans les communautés musulmanes.
Pour quelle raison ? Parce que l’idée que l’on nous enseigne du bonheur inclus obligatoirement d’avoir des enfants alors il demeure impensable, inimaginable, pour une majorité qu’une personne vive heureuse sans enfant.
Bien sûr, les circonstances d’une personne à une autre changent, atteindre ce bonheur même sans enfant peut prendre du temps si vous êtes un homme ou une femme sans enfant par circonstances.
Il faut le temps d’acceptation d’une situation que l’on n’avait jamais imaginée, le temps de reconstruire une vie qui parfois a tourné uniquement autour de tentatives médicalement assistées de conception d’enfant.
Lorsque vous êtes une personne sans enfant par choix, en fonction de la communauté d’appartenance, vous pouvez vous abstenir de vivre pleinement ou d’accepter d’être heureuse ou heureux simplement parce que votre entourage ne cesse de clamer que le bonheur est impossible pour les personnes sans enfant.
Le bonheur, ça s’apprend, ça se cultive aussi
Dans le Coran, les femmes et les hommes sont invités à exprimer leur gratitude envers les bienfaits du Divin. Cette gratitude permet d’apprécier les plus petites choses de la vie. Avoir des enfants n’est pas la condition préalable pour cette appréciation et l’expression de la gratitude envers le Divin.
En islam, le musulman et la musulmane ont pour mission de connaitre Dieu et de parfaire leur caractère spirituel. C’est un cheminement semé d’embuches, des embuches jalonnées tout le long de la vie pour se révéler à soi-même.
Avec ou sans enfant, ce parcours est un parcours d’abord solitaire, personnel. Autrement dit, la joie de la proximité avec le Divin est une affaire qui n’implique pas nécessairement la conception d’enfant.
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