Je pose la question sur le devenir des femmes sans enfants à une Sheikha, une femme possédant de grandes connaissances religieuses . Elle m’assure qu’il existe quantité d’ouvrages en langue arabe traitant de l’éducation des enfants. Je n’aurai pas d’autres réponses.
Je consulte d’abord des livres dans des boutiques locales sur l’islam abordant la femme. La fonction de mère, les bénédictions sur le statut de mère ne manquent pas. Des hadiths, des paroles attribuées au Prophète Mohammed, abondent pour étayer ces avis. Je ne trouve rien sur les personnes sans enfant.
Le seul hadith concernant des personnes sans enfant, je l’entends d’un de mes professeurs d’arabe d’origine égyptienne, en plus de l’arabe comme langue étrangère, elle a étudié la théologie. Elle est mariée et élève les enfants de son mari. Elle n’a pas mis au monde d’enfant. Des étudiantes ont eu l’air bouleversées d’apprendre cette nouvelle. Elle cite donc un hadith (des paroles attribuées au Prophète) se résumant ainsi : élever des enfants qui ne sont pas les nôtres confère un statut plus élevé que ceux élevant leurs enfants biologiques. Je n’avais jamais entendu cela . Pourquoi ce hadith ne circulait pas comme les autres.
En dépit de la reconnaissance de la complexité à élever des enfants, je me demande si ce hadith n’est pas une création comme beaucoup d’autres pour consoler ou inciter les femmes sans enfant à se marier avec des hommes élevant seuls leurs enfants.
Le Coran ne considère pas la maternité comme un synonyme de la féminité ni juge un être humain en fonction de sa capacité à concevoir ou de son opportunité à élever des enfants.
Il donne des filles à qui il veut,
Il donne des fils à qui il veut,
Ou bien il réunit par couple
Des fils et des filles.
Il rend stérile qui il veut (Coran 42 :49-50)[1]
Les richesses et les enfants
Sont la parure de la vie de ce monde.
Mais les bonnes actions impérissables
Recevront une récompense meilleure auprès de ton seigneur
Et elles suscitent un meilleur espoir. (Coran 18 :46)
Le Coran ,considéré comme parole divine, prévoit l’existence de personnes sans enfant. Malgré cela des musulmans décident que cela est une anomalie à corriger ou une malédiction.
[1] Le Coran, préface par J. Grosjean et traduction par Denise Masson, Bruges, 1967