Les musulmanes et les musulmans sans enfant sont des êtres humains comme les autres. Étant donné que le sujet des personnes sans enfant demeure tabou dans nos communautés musulmanes, ils sont ignorés. Par conséquent, on ne sait pas qui ils sont.
Souvent parmi ces musulmans sans enfant certains recherchent du soutien. Rien d’étonnant à cela parce que vivre dans une société pronataliste et une communauté qui véhicule la procréation comme une obligation religieuse, isole et met à mal non seulement la santé mentale, mais aussi la spiritualité.
Une quête de soutien oui, mais pas n’importe lequel !
Pour cela, il est impératif que les musulmans et les musulmanes, les leaders religieux sachent qui sont les personnes sans enfants.
Les personnes sans enfant se retrouvent dans deux grandes catégories. Les personnes sans enfant par choix (childfree[1]) et les personnes sans enfant par circonstance de la vie.
Sans enfant par choix
De prime abord, l’on s’attend à ce que les personnes sans enfant par choix vivent mieux la vie sans enfant ; cela est sans compter les remarques des sociétés pronatalistes diabolisant les personnes sans enfant, par choix en particulier.
Beaucoup de communautés musulmanes dans lesquelles l’idée que la procréation est un devoir religieux rejette le choix de ne pas avoir d’enfant et en même temps les personnes qui font ce choix. Certains musulmans et musulmanes childfree cachent alors cette décision et restent évasifs sur les raisons de l’absence d’enfant.
Sans enfant par circonstances de la vie
Les circonstances de la vie qui conduisent à l’absence d’enfant sont multiples, elles sont aussi nombreuses qu’il y a de personnes sans enfant.
#Être célibataire.
#Être célibataire durant la période de fertilité.
#Être célibataire et personne aidante. Dans ce cas, la perspective de s’occuper d’un proche malade ou en situation de handicap fait fuir des prétendants ou prétendantes. Parfois l’aidant n’a pas de temps à consacrer à sa vie personnelle.
#Ne pas vouloir d’enfant parce qu’on estime avoir déjà élevé sa fratrie après le décès de parents ou l’abandon de parents.
#Souhaiter des enfants depuis le plus jeune âge, mais être frappé-e d’une maladie.
#Être atteint d’une maladie comme l’endométriose, cancer, etc.
#Infertilité inexpliquée[2].
#Échecs successifs de protocole de F.I.V
#Veuvage.
#Conflits familiaux autour du choix d’un ou d’une partenaire qui s’éternise.
#Divorce à la fin de la période de fertilité.
#Divorce et remariage à la fin de la période de fertilité.
#Victime de violences conjugales, la reconstruction physique, mentale et émotionnelle prend du temps.
#Ménopause précoce.
#Andropause (ménopause au masculin).
Sans enfant par choix ou par circonstance cette liste n’est pas exhaustive et je n’ai pas mentionné les cas d’ambivalence.
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[1] Childfree terme anglais désignant les personnes sans enfant par choix ; Childless terme anglais désignant les personnes sans enfant par circonstances de la vie.
[2] On parle d’infertilité lors d’absences de grossesses malgré des rapports sexuels non protégés pendant au moins un an. INSERM