« Oh, mais tu sais les enfants c’est une bénédiction de Dieu/Allah » voilà la phrase de réconfort offerte aux personnes désireuses d’avoir des enfants (sans succès) ou sans espoir d’en procréer.
En y réfléchissant, s’adresser à une personne sans enfant en lui affirmant que les enfants sont une grâce, une bénédiction de Dieu revient à une forme d’arrogance en particulier si l’interlocuteur est parent.
On pourrait interpréter l’encouragement comme suis : « je suis béni, Dieu m’offre des faveurs que tu ne mérites pas » au pire on peut comprendre que ne pas avoir d’enfant correspond à une malédiction.
Je doute qu’une telle expression soit d’un quelconque réconfort. Au contraire, elle renforce l’idée que les hommes sans enfant (HSE) et les femmes sans enfant (FSE) sont quelque part maudits par Dieu, ils ne sont pas assez bien pour recevoir Ses faveurs, Ses grâces.
Ni bénédiction ni malédiction
Dans ce blog, je cite régulièrement les versets 49-50 de la sourate 42 qui se résument ainsi : Il donne à qui Il veut et ce qu’Il veut.
Dans la sourate 18 verset 46, il est précisé que les enfants et les richesses constituent des ornements, mais seuls les actes, les bonnes actions comptent auprès du Divin.
Dans la sourate 23 aux versets 55-56, on peut comprendre que le Divin prévient les incroyants se considérant supérieurs en raison de leurs richesses et de leurs enfants : les enfants et les richesses ne sont pas des faveurs du Divin. Autrement dit, ils ne correspondent pas à des signes de sa faveur. J’imagine que cela s’adresse également aux croyants .
À l’aune de ces versets, il est erroné de parler de bénédiction de Dieu. Je parlerais plutôt de choix, de volonté divine ; le Très-Haut nous a, en quelque sorte, octroyé certaines cartes immuables comme avoir des enfants ou pas, notre taille, la couleur de peau ou des yeux, etc. Les mauvaises cartes n’existent pas, elles diffèrent simplement.
Embrasser tous les éléments de notre identité
Ces cartes immuables font partie intégrante de l’identité d’une personne. Chaque femme et chaque homme apporte sa valeur ajoutée.
Nous devons composer avec ces invariabilités. Nous traversons la vie avec ces cartes fixes et Il observe les choix que nous faisons ou les décisions que nous prenons en fonction de celles-ci.
Se retrouver avec une majorité d’individus possédant la carte « parent » ne veut pas dire que nos cartes de « personne sans enfant » ont une moindre valeur. L’inverse est aussi vrai.
Les cartes ne changent pas, mais les réactions et la façon d’accepter ces cartes immuables varient d’une personne à l’autre. Nous sommes seuls aux commandes pour embrasser la valeur de cette part de notre identité.
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