RIVALITÉ FEMME MÈRE — FEMME SANS ENFANT UNE CONSTRUCTION

Sur un parking devant un commissariat, trois femmes, des sœurs, se querellent. L’une d’entre elles n’a pas d’enfant et hop la petite phrase « t’a pas d’enfant, t’as rien » est lâchée. Cette scène magistrale de dispute entre trois sœurs se trouve dans la minisérie Jusqu’ici, tout va bien écrite et réalisée par Nawal Madani. La remarque cinglante sonnait comme une insulte et dans la vie réelle elle se veut toujours une insulte.

Très souvent, des femmes s’attaquent sur le statut de mère ou sur les capacités ou non à concevoir « pff tu ne peux même pas avoir d’enfant ! ». Rien d’étonnant puisque les sociétés et des communautés religieuses véhiculent l’idée que l’unique rôle du féminin est la maternité.

De plus, on enseigne aux femmes dès leur enfance que leur épanouissement personnel ne passera que par l’enfantement, leur statut de mère. Leur réalisation, et leur bonheur tout simplement n’arrivera qu’une fois mère.

 L’enfant devient alors le symbole de réussite et d’accomplissement d’une femme.

Rivalité entre femmes

Par conséquent, les femmes s’attaquent sur l’unique élément censé dévaloriser ou rabaisser l’autre. Les joutes verbales autour du manque de conception sont courantes entre collègues, entre sœurs, entre cousines, entre amies et même entre mères et filles.

Les femmes mères ne sont pas les seules à user de cette « insulte ». En effet, des femmes sans enfant convaincues de l’unique rôle de mère du féminin s’en prennent également à d’autres femmes sur ce point. Pour arbitrer un litige entre deux femmes, il n’est pas rare qu’une tierce personne sans enfant donne son avis en pointant l’absence d’enfant d’une des femmes alors même que les enfants ne sont pas la raison du litige.

Des religieux construisent et cultivent la rivalité femme sans enfant/femme – mère

Un peu de spiritualité pour calmer les rivalités mère et non-mère peut-être ?

 Eh bien non ! Parce que les religions sont prises en otage. Ici, je parle de l’islam, l’islam est utilisé pour justifier cette hiérarchie entre femmes et entretenir cette rivalité au lieu de cultiver les sororités.

Je fais ici allusion aux prêches censés remonter le moral à des mères dépassées par leur rôle, leur statut. Ces prêches visent à les mettre sur un piédestal dévalorisant au passage les femmes qui ne sont pas mères. C’est un problème. Fortes d’arguments enseignés par des référents religieux des femmes mères ou non-mère se sentent validées dans leur comportement injuste, blessant envers des femmes sans enfant qu’elles soient sans enfant par circonstance ou par choix.

Il est donc urgent de rappeler que l’épanouissement personnel, spirituel ne passe jamais et ne dépend pas d’autrui, mais bien de sa relation avec soi. La hiérarchie et les rivalités entre femme mère et femme sans enfant n’ont pas lieu d’être.


© Crédit Photo Pexels – Tima Miroshnichencko

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