Se marier et avoir des enfants. Est-ce tout dans la vie ? Sommes-nous nés pour une quête d’un partenaire, enfanter et mourir ?
Apparemment oui, si l’on en croit les compréhensions des textes dominantes dans les communautés musulmanes.
Et pourtant, ce n’est pas ce qui ressort du Livre Sacré. Connaitre le Divin, s’en rapprocher, Le glorifier, avoir confiance en Lui, grandir spirituellement en éduquant notre égo, voici ce qu’il incombe aux croyants et croyantes.
Malheureusement, nombreux sont les musulmanes et les musulmans qui ne souhaitent pas interroger les sources, les remettre en question. Je fais ici référence aux hadiths[1] censés éclairer notre compréhension du texte sacré qui, nous le savons, contiennent des récits fabriqués.
Alors on continue de propager l’information que le but de la vie des musulmans et des musulmanes est le mariage et la procréation.
Ne pourrait-on pas considérer les dégâts de tels hadiths et interprétations sur la spiritualité et la santé mentale ?
L’obligation de s’interroger sur les interprétations dominantes
Il y a quelques années, une amie trentenaire me rapportait le prêche d’une Cheikha concernant l’attitude des femmes musulmanes à la recherche d’un mari. Elle déplorait que toute leur attention soit orientée uniquement sur le mariage ou l’espoir de celui-ci aux dépens de leur vie présente. Pour résumer, ces femmes oubliaient de vivre.
Que se passe-t-il lorsque finalement ni mariage ni conception d’un enfant ne se concrétise ?
Le sens de la vie est inévitablement remis en question. Le but ultime de la vie en islam tel qu’il est enseigné dans de nombreuses communautés musulmanes devrait forcément être réexaminé. Cependant, interroger les sources ne se pratique plus beaucoup parmi les musulmans. Nombreux sont celles et ceux qui craignent une perte de la foi en exerçant cette démarche.
Stratagèmes pour éviter l’interrogation de certaines sources
À la place, on préfère invoquer un mauvais œil, un djinn ou une mauvaise action qui se retourne contre soi. Se raccrocher à ces idées assure peut-être à certains musulmans et musulmanes une garantie de ne pas perdre la foi. Ces idées constituent une bouée à laquelle s’accrocher. Cette bouée permet de ne pas quitter le navire de l’islam qui ne semble pas convenir aux personnes célibataires, et aux couples sans enfant.
Cette bouée représente parfois la seule issue pour ne pas sombrer dans la dépression dû au vide de sens à la vie. Ces hommes et ces femmes se donnent alors pour mission de supprimer ce mauvais œil ou ce djinn qui les empêcherait de concrétiser le but ultime qu’on nous vend : le mariage et la procréation.
Et voilà de nouveau, des couples et des personnes célibataires utilisent leur temps libre et leur argent à la recherche de la personne qui peut les aider dans l’éradication de ce mal supposé. Un mal qui entraverait la réalisation de leur but ultime de croyant. Un but inexistant dans le Coran.
© Crédit photo-Unsplash – Aziz Acharki
[1] Propos et gestes attribués au Prophète Mohammed ou ses compagnons.
Que des mots qui font du sens. Etant mariée depuis plusieurs années et sans enfants. Je me suis souvent trouvé devant ce requestionnement. Si je n’enfante pas ? Quel est le sens de ma vie ?
Depuis toute petite je me souviens de cette fameuse phrase: tu as un don tu aimes les enfants tu sera une super maman tu verras tu sera combler de bonheur.
Alors pour moi me retrouver sans enfants aprés 14 ans de mariage est la plus grande epreuve de ma vie
La société musulmane nous conditionne a être maman. Alors quand Allah nous écrit un chemin différent. On ne sait plus comment vivre quoi faire de cet amour quoi faire de ce sentiment de matérnité qu’on veut vivre.
Merci Fatima pour ce blog et pour ces reflexions car malheureusement ce sujet reste encore tabou dans notre société.
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Mariam,merci pour ce témoignage
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